Combinaison de survie : quelles obligations ? comment choisir ?

La préparation à des situations d’urgence est indispensable en mer. Parmi les équipements essentiels, la combinaison de survie est certainement l’un des plus importants. Grâce à leur flottabilité et leur capacité à augmenter l’inertie thermique, les combinaisons de survie vont permettre au marin en détresse de réduire la fatigue et les risques d’hypothermie, donc d’augmenter les chances de survie.

En terme de terminologie, les combinaisons de survie sont également connues sous le nom de combinaisons d’immersion. Attention, les combinaisons dites « sèche », » ou de « sauvetage » ne sont pas forcément des combinaisons de survie.

Toutes les combinaisons de survie ne se valent pas et il est crucial de bien la choisir. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les critères essentiels à prendre en compte lors de l’achat de cet équipement de survie. Ainsi, vous serez mieux armés pour faire le choix le plus adapté à vos besoins.

I. Qu’impose la REGLEMENTATION en matière d’emport de combinaison de survie

Dans le choix de votre combinaison de survie, la réglementation joue un rôle clé. Elle impose des normes strictes, visant à garantir votre sécurité.

Pour une utilisation PLAISANCE :

Il est nécessaire de s’appuyer sur la division 240 (qui encadre les règles de sécurité applicables à la navigation de plaisance en mer sur des embarcations de longueur inférieure ou égale à 24 m). À la lecture de cette division, on constate que la combinaison de survie n’est pas obligatoire, mais elle peut remplacer l’équipement individuel de flottabilité (gilet brassière) dans le cas d’une navigation à moins de 6 milles des côtes. Dans ce cas, la combinaison devra avoir une flottabilité d’au moins 50N.

Pour une utilisation PROFESSIONNELLE :

Il faut s’appuyer sur un article de la division 331 – article 1.02 – Spécifications techniques des combinaisons d’immersion

  • Les combinaisons d’immersion doivent être approuvées conformément aux dispositions de la division 311.
  • Les combinaisons d’immersion à porter conjointement avec une brassière de sauvetage ne sont pas autorisées.
  • Les combinaisons de protection contre les éléments prévues pour les personnes faisant partie de l’équipage du canot de secours ou responsable d’un dispositif d’évacuation en mer sur les navires à passagers peuvent être d’un modèle à porter conjointement avec une brassière.

Concernant le nombre de combinaisons à embarquer, il faut regarder chaque texte réglementaire ou joindre l’inspecteur des affaires maritimes pour prendre conseil. Par exemple, dans la division 226 qui concerne les navires de pêches de longueur >12m et <24m, le nombre de combinaison à emporter est inscrit au paragraphe 226.07-4-1 : 1. « Les navires s’éloignant de plus de 20 milles de la terre la plus proche doivent posséder pour chaque personne embarquée une combinaison d’immersion conforme à la division 331 ».

combinaison crew endurance

Pour une utilisation en COURSE AU LARGE :

La plupart du temps, l’organisation de course s’appuie sur les RSO (Réglementations Spéciales Offshore) de la FFV. Celle-ci indique que chaque équipier doit avoir une combinaison isotherme (l’attention est attirée sur la norme ISO 15027-1 combinaison d’utilisation courante ; sur la norme ISO 15027-2 combinaison de survie, et sur le code LSA chapitre II, 2.3) – (§5.07). Pour aller un peu plus loin, précisons que la norme ISO 15027-1 concerne l’isolation thermique de la combinaison et la norme ISO 15027-2 spécifie les exigences de performances et de sécurité.

Combinaison de survie vendée globe

C’est ce qu’il faut retenir :

Que ce soit pour l’utilisation professionnelle ou en course au large, les réglementations font référence au code LSA et parfois impose donc que le produit soit conforme à la norme de la SOLAS. La SOLAS (safety of life at sea) est une convention internationale qui fait référence, par son sigle anglais, au traité international adopté en 1974 visant à définir diverses normes relatives à la sécurité, la sûreté et l’exploitation des navires. C’est la norme qui fait référence en termes de qualité. Si vous investissez dans une combinaison de survie, prenez une combinaison SOLAS

 II. Zoom sur la réglementation SOLAS qui cadre la conception des combinaisons de survie

Les combinaisons approuvées SOLAS doivent satisfaire les conditions listées dans les 2 paragraphes suivants  (non exhaustifs et volontairement simplifiés pour plus de clarté) :

LSA Code : chapitre 2.3.1 : Exigences générales pour les combinaisons d’immersion

  • 2.3.1.1 Une combinaison d’immersion est construite avec des matériaux imperméables de manière à ce qu’elle puisse :
    • être déballée et enfilée sans assistance en moins de 2 minutes,
    • ne pas soutenir la combustion ou la fusion continue après avoir été complètement enveloppée dans un incendie pendant une période de 2 secondes ;
    • couvrir l’ensemble du corps à l’exception du visage, sauf que la couverture des mains peut être assurée par des gants séparés qui doivent être fixés en permanence à la combinaison ;
    • être équipée de dispositifs pour minimiser ou réduire l’air libre dans les jambes de la combinaison ; et
    • après un saut d’une hauteur d’au moins 4,5 m dans l’eau, il ne doit pas y avoir d’entrée d’eau indue dans la combinaison.
  • 2.3.1.2 Une combinaison d’immersion a une flottabilité suffisante et une stabilité dans de l’eau douce calme pour :
    • soulever la bouche d’une personne épuisée ou inconsciente hors de l’eau d’au moins 120 mm ; et
    • permettre à la personne de passer de la position ventrale à la position dorsale en moins de 5 secondes.
  • 2.3.1.3 Une combinaison d’immersion permet à la personne qui la porte de :
    • monter et descendre une échelle verticale d’au moins 5 m de long ;
    • effectuer les tâches normales associées à l’abandon ;
    • sauter d’une hauteur d’au moins 4,5 m dans l’eau sans endommager ou déloger la combinaison d’immersion ou ses attaches, ou sans se blesser ; et
    • nager sur une courte distance dans l’eau et monter à bord d’un engin de sauvetage.
  • 2.3.1.4 Une combinaison d’immersion doit être équipée d’une lampe et d’un sifflet
  • 2.3.1.5 Une combinaison d’immersion doit être pourvue d’une ligne flottante libérable ou d’autres moyens pour la fixer à une combinaison portée par une autre personne dans l’eau.
  • 2.3.1.6 Une combinaison d’immersion doit être pourvue d’un moyen approprié permettant à un sauveteur de sortir la personne de l’eau dans un engin de sauvetage ou un bateau de sauvetage.
  • 2.3.1.7 Si une combinaison d’immersion doit être portée en conjonction avec un gilet de sauvetage, le gilet de sauvetage doit être porté par-dessus la combinaison d’immersion. Les personnes portant une telle combinaison d’immersion doivent être en mesure d’enfiler un gilet de sauvetage sans assistance. La combinaison d’immersion doit être marquée pour indiquer qu’elle doit être portée en conjonction avec un gilet de sauvetage compatible.
  • 2.3.1.8 Une combinaison d’immersion doit avoir une flottabilité qui n’est pas réduite de plus de 5 % après 24 heures de submersion dans de l’eau douce et ne dépend pas de l’utilisation de matériaux granulaires lâches.

LSA Code : chapitre 2.3.2 : Exigences de performance thermique

  • 2.3.2.1 Une combinaison d’immersion fabriquée à partir de matériaux n’offrant aucune isolation intrinsèque doit :
    • être marquée avec des instructions indiquant qu’elle doit être portée en conjonction avec des vêtements chauds ; et
    • être conçue de telle sorte que, lorsqu’elle est portée en conjonction avec des vêtements chauds, et avec un gilet de sauvetage, si la combinaison d’immersion doit être portée avec un gilet de sauvetage, la combinaison d’immersion continue à fournir une protection thermique suffisante, après un saut du porteur dans l’eau d’une hauteur de 4,5 m, de manière à garantir que lorsqu’elle est portée pendant une période de 1 heure dans de l’eau circulant tranquillement à une température de 5 °C, la température centrale du corps du porteur ne diminue pas de plus de 2 °C.
  • 2.3.2.2 Une combinaison d’immersion fabriquée à partir de matériaux offrant une isolation intrinsèque, lorsqu’elle est portée soit seule, soit avec un gilet de sauvetage, si la combinaison d’immersion doit être portée en conjonction avec un gilet de sauvetage, doit fournir au porteur une isolation thermique suffisante, après un saut dans l’eau d’une hauteur de 4,5 m, pour garantir que la température centrale du corps du porteur ne diminue pas de plus de 2 °C après une période de 6 heures d’immersion dans de l’eau circulant tranquillement à une température comprise entre 0 °C et 2 °C.

 III. Quels sont les BONS CRITERES DE CHOIX d’une combinaison de survie ?

Maintenant que l’on connait nos obligations et que l’on maitrise les réglementations nationales et internationales, que me reste-t-il en tant que client comme choix ? Comment faire le bon choix ? C’est l’objet de ce chapitre.

logo SOLAS
sigle MED

Critère (conseil) n°1 :

Investissez dans une combinaison de survie SOLAS qui ne nécessite pas un ajout de gilet de sauvetage. Le sigle « MED » (la barre roue) est la garantie que le produit respecte le cahier des charges SOLAS.

Critère n°2 : Matière, couture et fermeture à glissière:

La résistance et la durabilité figurent parmi les critères importants à considérer lors du choix d’une combinaison de survie. Optez pour une combinaison avec un néoprène souple d’épaisseur 5mm. Cette épaisseur permet de bonnes performances thermiques tout en maintenant une certaine mobilité.

Egalement, ne négligez pas les coutures et les fermetures à glissière. Elles jouent un rôle crucial dans la durabilité de la combinaison. Des coutures solides et bien encollés, ça se voit, alors soyez exigeant. Quant aux fermetures à glissière, optez pour des glissières de qualité en plastique : elles ne nécessiteront aucun entretien et garantiront un bon fonctionnement à tout moment. Une fermeture à glissière que l’on n’arrive pas à fermer jusqu’au bout (notamment à cause des gants néoprènes), c’est la certitude de ne pas être étanche… Pour qu’une combinaison soit efficace, il faut réussir à la fermer entièrement sans effort. C’est LE test à réaliser facilement.

Fermetures éclair combi
Fermetures à glissière – combinaison de survie

Critère n°3 : Prendre en compte le confort et l’ajustement de la combinaison :

La combinaison de survie doit offrir un confort optimal. Il faut être à l’aise pour se mouvoir sans entrave. Une mauvaise taille ou un mauvais ajustement peut nuire à votre mobilité. Choisissez donc une combinaison bien ajustée à votre morphologie. Selon les marques, il existe de 1 à 5 tailles de combinaisons et l’idéal reste de l’essayer.

Le poids de la combinaison peut aussi être un facteur à prendre en compte, même si la légèreté ne doit pas être synonyme de néoprène pas assez épais…

Critère n°4 : Examiner les fonctionnalités supplémentaires de la combinaison de survie :

Certaines combinaisons offrent des options supplémentaires qui pourraient être utiles dans des situations spécifiques :

  • Chaussons intégrés ou rapportés,
  • Gants intégrés ou rapportés
  • Poches ou des compartiments supplémentaires pour stocker du matériel de survie supplémentaire (une balise individuelle par exemple). Il peut être très utile d’avoir un accès facile à ces outils en cas de besoin.
  • Ouverture pour uriner facilement

Cette dernière option n’est disponible aujourd’hui que sur la TPS de COTTEN qui n’est pas une combinaison de survie homologué SOLAS.

Prenez le temps d’examiner toutes les fonctionnalités d’une combinaison de survie. Chaque fonctionnalité supplémentaire peut vous offrir une meilleure chance de survie dans une situation d’urgence. Par conséquent, il est sage de choisir une combinaison qui offre le plus de fonctionnalités adaptées à vos besoins spécifiques.

la TPS de COTTEN n’est pas une combinaison de survie homologué SOLAS

Critère n°5 : Comparer le rapport qualité / prix des différentes combinaisons de survie :

La comparaison du rapport qualité / prix est un aspect incontournable dans le choix de votre combinaison de survie. Le coût s’étudie au regard des caractéristiques proposées. L’adéquation entre le prix et les fonctionnalités offertes par la combinaison doit guider votre choix. Chez Ouest Sécurité Marine, nous révisons près de 1450 combinaisons de survie chaque année, nous avons une idée très claire de ce qu’est une combinaison de survie de qualité… alors interrogez nous !

Critère n°6 : exigez un fabricant et un réseau de distribution et de révision responsables pour un investissement durable :

Oui, c’est possible et le plaisancier a un rôle majeur sur ce point. Une combinaison de survie n’est pas un objet neutre en CO2. En tant que client, vos exigences écologiques sont à prendre en compte : où la combinaison est-elle fabriquée (Asie/Europe) ? Le réseau de distribution et de révision est-il engagé sur son bilan carbone, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets ? Chez Ouest Sécurité Marine, nous sommes engagés et en ce qui concerne les combinaisons de survie, on aime les fabrications locales et on recycle celles qui ne passent plus les tests.

Nous, usagers de la mer, sommes des amoureux de la nature, la prendre en compte dans notre investissement est tout à fait justifiée.

Et qu’en est-il de la REVISION de ma combinaison de survie ?

Pour les marins professionnels, la révision s’impose, selon l’article 1 de la division 331. C’est une bonne pratique que les plaisanciers et coureurs au large doivent naturellement respecter.

Article 331-1.03 – Contrôles périodiques des combinaisons d’immersion :

  • 1. Les combinaisons d’immersion doivent être inspectées conformément à la circulaire MSC./Circ.1114 à des intervalles ne dépassant pas trois ans ou plus fréquemment dans le cas de combinaisons de plus de dix ans, selon les recommandations du fabricant.
  • 2. Le contrôle périodique peut être effectué par le fabricant, des stations de contrôles locales agréées par le fabricant ou le personnel du bord formé et agréé par le fabricant si le navire dispose du matériel approprié.
  • 3. Les résultats des vérifications sont mentionnés sur un fascicule tenu à bord du navire et visé par le capitaine.
  • 4. À l’occasion des inspections périodiques, ce fascicule est présenté aux agents habilités pour les visites et les contrôles de sécurité des navires, qui peuvent par ailleurs exiger qu’un équipement soit essayé dans les conditions d’utilisation.

Lors de l’achat d’une combinaison, il est donc important de savoir où vous la ferez réviser.

Révision d’une combinaison de survie Norsea chez Guy COTTEN

En conclusion…

Le choix d’une combinaison de survie ne doit pas être pris à la légère. C’est un équipement essentiel qui peut faire la différence en situation d’urgence. En respectant les quelques critères évoqués dans cet article, vous maximiserez vos chances de trouver la combinaison de survie la plus adaptée à vos besoins.

Pour comparer les produits, découvrir les fiches techniques, rendez-vous sur notre page web dédié aux combinaisons de survie : https://ouestsecuritemarine.com/combinaisons-de-survie/

Et pour avoir plus de conseils et de retour d’expérience, prenez rendez-vous avec nos équipes.

D’ici là, prenez la mer en sécurité 🙂

Paul ASQUIER, directeur général Ouest Sécurité Marine

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