Balise de détresse : quel est le bon choix ?

Les balises de détresse sont des équipements de sécurité indispensables et dans certains cas obligatoires à bord. Elles permettent d’alerter les secours lorsque vous êtes en détresse, afin d’avoir une assistance le plus rapidement possible.

On distingue deux grandes catégories de balises de détresse : les balises de pont RLS (radiobalise de localisation des sinistres) que l’on met sur les bateaux et les balises personnelles.

La Radiobalise de Localisation des Sinistres (RLS) / EPIRB

Présentation : Une radiobalise de localisation des sinistres est une balise de technologie EPIRB. Cette balise, parfois obligatoire, sert à alerter les secours en cas de naufrage. La balise est associée au numéro MMSI du bateau, cela permet aux secours de savoir ce qu’ils cherchent. Les EPIRB sont à enregistrer auprès de l’ANFR : https://www.anfr.fr/fr/licences-et-autorisations/radiomaritime/licence-mmsi.

La balise peut être dans un container à largage automatique, c’est-à-dire que la balise sera libérée en cas d’immersion du container, ou dans un support à largage manuel, c’est-à-dire qu’une personne doit libérer manuellement la balise. L’EPIRB à largage automatique se fait appeler couramment « RLS pont ».

Qu’elle soit à largage automatique ou manuelle, la balise de technologie EPIRB se déclenchera automatiquement au contact de l’eau.

Fonctionnement : Une fois déclenchée (1), la balise de détresse EPIRB va émettre des ondes 406 MHz sur le réseau satellite international Cospas Sarsat (2). Ce message d’urgence (contenant le numéro MMSI et la position GPS de la balise notamment) sera capté par le  centre du CNES à Toulouse (3), qui le relaiera au CROSS de la zone concernée (4). Le CROSS dépêchera sur site les secours les plus proches et choisira d’envoyer le vecteur de secours le plus adapté (5). Le moyen de secours ira sur la position GPS et suivra également le signal HOMING de radioguidage en fréquence 121,5 MHz pour les derniers mètres.

A noter : depuis juillet 2023, les balises de technologie EPIRB doivent se conformer à une évolution de la réglementation de l’Organisation Maritime Internationale (résolution MSC.471(101), entrées en vigueur au 1er juillet 2023 pour l’Union Européenne). Cette évolution impose que la balise ait un récepteur GPS et un émetteur AIS. Ainsi, les nouvelles balises EPIRB fonctionnent également comme une balise AIS (cf. chapitre suivant). Par ailleurs, l’évolution réglementaire impose également que l’émission de l’EPIRB soit multi GNSS (GPS/GALILEO/GLONASS) et qu’elle possède une flash light infra-rouge.

Les BALISES PERSONNELLES

Les balises personnelles, comme leur nom l’indiquent, sont des balises dédiées à équiper les personnes à bord. Il existe deux types de balises personnelles : les balises PLB et les balises AIS.

1- Les balises PLB

Présentation : une balise PLB est une balise qui est en général petite et compacte. Elle est faite pour être fixée sur le gilet de sauvetage ou pour se ranger dans une poche. Facile d’accès, elle est déclenchée manuellement par 2 actions (ex. j’ouvre un capot et j’appuie sur un bouton). La balise PLB ne se déclenche pas automatiquement pour ne pas polluer le réseau satellitaire COSPAS SARSAT. Cette balise sert à alerter les secours en cas de problème.

Fonctionnement : une fois activée, la balise PLB va émettre des ondes 406 MHz et fonctionnera exactement comme la balise EPIRB.

Recommandations : Il est recommandé de mettre à jour les informations du porteur de la balise à chaque changement, directement auprès des services du Centre National des Etudes Spatiales à l’adresse : https://registre406.cnes.fr/sarsatweb/do/login.

Conseils et usage : La balise PLB peut également être particulièrement adaptée si :

    • vous naviguez loin d’un récepteur AIS, c’est à dire à plus de 20 nautiques des côtes,
    • vous ne naviguez pas en flotte ou à proximité d’autres navires,
    • vous naviguez en solo ou sans un équipage aguerri qui pourrait vous récupérer.

2- Les balises AIS

Une balise AIS est une balise généralement petite et compacte. Elle est prévue pour être fixée sur le gilet de sauvetage ou pour se ranger dans une poche. Facile d’accès, elle peut être déclenchée soit automatiquement en cas d’immersion ou simultanément au gonflage du gilet de sauvetage, soit manuellement en appuyant sur le bouton prévu. On distingue trois types de balises AIS : les balises AIS-MOB, les balises AIS-ASN et les balises SART.

2-1 Les balises AIS-MOB et AIS-ASN

Présentation : La balise AIS-MOB et AIS-ASN est une balise spécifiquement conçue pour la situation d’homme à la mer. Elles sont en général faites pour être fixées directement sur le gilet de sauvetage et pour se déclencher automatiquement à la suite du gonflage du gilet de sauvetage.

Fonctionnement : La balise possède un récepteur GPS ce qu’il lui permet d’envoyer sa position. Après déclenchement, la balise émet un signal AIS (162 Mhz). celui-ci sera reçu et lu par tous les récepteurs environnants, et notamment celui du bateau depuis lequel la personne est tombée. Le signal AIS permet de suivre la position en temps réel du naufragé, afin de lui porter secours le plus vite possible.

La balise AIS-ASN émet en plus un signal à toutes les VHF-ASN sur zone, améliorant substantiellement le dispositif de sauvetage. Les balises AIS-ASN (également AIS-DSC en anglais) peuvent être paramétrées en « close-loop » ou en « open-loop ». Paramétrer sa balise en « close-loop », ça veut dire « entrer le numéro MMSI du navire associé à la balise ». Dans ce cas, la balise émettra en ASN uniquement sur son navire référent pendant une dizaine de minutes. Au terme des 10minutes, la balise basculera en « open-loop » et diffusera l’alerte ASN sur tous les récepteurs VHF environnant.

A noter : En janvier 2025, une modification réglementaire va imposer à toutes les balises AIS d’etre AIS-ASN. Cette modification n’aura pas d’effet rétroactif donc les stocks chez tous les distributeurs de balise AIS-MOB pourront être écoulés avant de basculer uniquement sur des AIS-ASN.

2-2 les transpondeurs SART-AIS

Présentation : La balise SART est une balise spécifiquement conçue pour une utilisation dans un radeau de sauvetage.

Fonctionnement : La balise est activée manuellement par l’un des naufragés. Elle se met alors en mode veille, c’est-à-dire qu’elle est allumée, mais qu’elle n’émet pas. Lorsqu’un bateau équipé d’un radar est à une distance suffisamment proche, la balise reçoit le signal et le renvoie pour signaler sa position. Le signal AIS permet de suivre la position en temps réel du radeau de sauvetage, afin de lui porter secours le plus vite possible.

Réglementation professionnelle : Une balise SART est obligatoire sur un bateau de 300 à 500 tonneaux. Pour des bateaux de plus de 500 tonneaux, il faut au moins 2 balises SART. Enfin, sur un navire à passagers, il faut obligatoirement prévoir 1 balise pour 4 radeaux de sauvetage.

Les CRITÈRES DE CHOIX

 Quel que soit le type de balise :

    • L’autonomie : temps pendant lequel la balise va émettre après avoir été déclenchée. Plus l’autonomie est grande, plus les secours ont de temps pour vous retrouver.
    • La durée de vie de la batterie : Une balise ayant une durée de vie de la batterie plus longue ou une batterie remplaçable est plus avantageuse.
    • La portée : une portée plus grande permet d’augmenter la zone dans laquelle le signal AIS sera émis, et donc d’augmenter les chances qu’il soit reçu rapidement.
    • La dimension de la balise

Pour les EPIRB

    • Avec ou sans récepteur GPS : cela permet une localisation beaucoup plus rapide et précise.
    • Avec ou sans émetteur AIS : cela permet de prévenir les navires autour aux alentours. 
    • Le système de largage : automatique ou manuel
    • Le nombre de canaux d’émission : il faut favoriser les balises à 72 canaux qui utilisent les satellites européen (Galiléo) en plus des satellites américains (GPS) et russes (Glonass)

Pour les balises personnelles

    • L’étanchéité et la flottabilité : les balises PLB ne sont pas prévues pour être immergées en continu. Elles supportent cependant de se retrouver sous l’eau pendant un court moment, à une profondeur plus ou moins grande. Certaines balises sont flottantes, pour éviter qu’elles ne coulent accidentellement.
    • La taille de la balise : une balise plus compacte occupera moins de place, et se glissera plus facilement dans votre poche ou votre gilet.

En CONCLUSION

Pour choisir votre balise, il faut comprendre votre usage et prendre en compte les divers critères précédemment décrits. Une balise de détresse peut faire une réelle différence lors d’une situation d’urgence. Souvenez-vous, votre sécurité et celle de vos proches sont en jeu. Faites un choix éclairé et responsable.

Pour plus d’informations et de fiches techniques : visitez notre page dédiée aux balises : https://ouestsecuritemarine.com/balises-de-detresse/

N’hésitez pas également à prendre rendez-vous dans l’une de nos stations pour venir voir, comprendre, toucher le produit et faire le bon choix.

Paul ASQUIER, directeur général Ouest Sécurité Marine

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